KLEIN AGENCY

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Klein Agency

Furniture designers / Foodies

 

Maša Lončarič Kleinhample et Jon Kleinhample (respectivement d’origine slovène et californienne) lançait Klein Agency en 2015 à Anvers, Belgique. C’est un coup de coeur pour un magnifique espace qui aura été l’élément déclencheur de ce projet professionnel aux multiples facettes. Le lieu avait alors été aménagé pour être un bureau/atelier/showroom/table d’hôtes. Ils y donnaient des dîners privés, The Private Dinner Club; lançait leur première collection d’ameublement aux lignes épurées alliant le travail du métal, du bois massif et du cuir; et travaillaient en tant qu’architecte et architecte d’intérieur.

Aujourd’hui basée en Californie, leur agence continue à développer des projets d’architecture, de mobilier et de recherche avec une approche que le couple veut holistique.

 
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Vous êtes respectivement originaires de Slovénie et de Californie. Vous avez vécu à Berlin, Bruxelles et Anvers. Pourquoi tous ces voyages ?

M : Ils sont le fruit du hasard. Quand Jon s’est senti prêt à passer de l’architecture au design de produit, nous vivions à Berlin. Après trois ans là-bas, nous avons eu envie de nouveauté. On avait programmé de retourner aux USA quand j’ai trouvé un travail de conseillère politique pour les institutions européennes, à Bruxelles. Nous y sommes restés deux années et demie. À cette époque, Jon lançait son projet de studio de design lumberjack (aka LMBRJK). Cela marchait bien, on recevait beaucoup de commandes. J’ai alors commencé à être de plus en plus impliquée et on s’est senti prêt à travailler ensemble. Nous avons trouvé une maison à Anvers dans la foulé et on a décidé de déménager. Nous avions toujours voulu avoir un espace qui soit ouvert au rez-de-chaussée pour permettre une interaction avec nos clients. Cela a rendu possible notre rêve d’accueillir des événements culinaires dans notre espace de travail. C’était parfait !

En emménageant à Anvers, nous avons eu conscience que si nous commencions quelque chose ensemble, nous devrions lui donner un nouveau nom une nouvelle identité. Nous avons donc arrêté la ligne de production de LMBRJK et lancé Klein Agency et notre ligne de mobilier.

Parlez-nous de votre ancien projet culinaire, The Private Dinner Club.

M : Après avoir emménagé dans à Anvers, nous avons fait un long voyage en Californie avec à l’esprit la conception de notre [futur] menu. À notre retour, nous avons commencé par faire des brunchs. La configuration de l’espace avait été pensée pour que l’atelier puisse être séparé par des volets en bois; cela ressemblait vraiment à un restaurant. Mais, après six mois, nous avons vidé l’espace pour y installer une grande table sur laquelle nous pouvions travailler ou inviter des gens à manger. On s’est ensuite concentré sur l’exploration de la cuisine californienne, on a importé leurs vins et crée un menu sept services. Cela a donné naissance à une sorte d’événement : onze étrangers mangeant ensemble durant quatre heures, The Private Dinner Club. C’était toutefois difficile car lorsque l’on faisait la cuisine à plein temps, on enchaînait trois soirées à la suite. Nous n’étions que deux pour faire les préparations. Quand on finissait le samedi soir, on se remettait immédiatement à travailler sur nos projets d’intérieurs laissés en suspend, et donc, on était contrait de passer rapidement d’une chose à une autre. Ça nous a aidé à améliorer notre capacité à être multitâche.

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Pour le genre d’activité que nous faisons il faut être capable de connaître ses sensibilités dès le départ. 
— Jon
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Comment avez-vous fait pour vous faire connaitre et acquérir une clientèle ?

M : Au début de Klein Agency, nous n’avons pas investi dans une agence de relation publique ou de marketing. On visualisait ce que nous voulions et l’avons mis en place. Nos priorités étaient claires : faire un projet complet d’aménagement d’intérieur afin de montrer notre travail, créer une collection de mobilier, étendre notre réseau et s’essayer à un projet culinaire. Je pense que les gens ont commencé à parler de nous autour d’eux grâce à The Private Diner Club. Nous avons aussi eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment car beaucoup d’entre eux avaient un réseau. Ils postaient sur Facebook et sur Instagram, ce qui a suscité beaucoup d’intérêt rapidement. Une fois que l’on s’était assurés que notre événement était connu du public, on a commencé à mettre en avant notre pôle de design mobilier. Quand il s’agit de la présentation de notre ligne d’ameublements, il a été important pour nous que l’on soir plus structurés. Nous a voulu une publicité bien faite et une présence dans les médias. 

L’équilibre entre dépassement de soi et prudence a été une bonne combinaison pour nous. 
— Maša
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En tant que couple, n’est-ce pas difficile de faire la part des choses pour travailler ensemble ?

M : Cela a été un processus long et enrichissant. Nous apprenons continuellement d’ailleurs. Nous sommes complémentaires et, nous nous impliquons mutuellement dans tous nos projets. Par exemple pour la cuisine, même si j'étais derrière le projet, nous avons toujours conçu les menus ensemble. Quant aux projets d'intérieur et la conception d’espace, Jon y prend plus de responsabilités mais nous y travaillons conjointement.

 

Selon vous, quel(s) conseil(s) serait-il important de donner à toute personne désirant se lancer dans un projet professionnelle, qui comme le vôtre, englober différents secteurs d’activités ?

Jon  Kleinhample : Pour le genre d’activité que nous faisons, il faut être capable de connaître ses sensibilités créatives dès le départ. Il est important de ne pas se laisser convaincre par les tendances qui nous poussent à faire les choses d’une certaine manière, cela fait perdre beaucoup de temps. Et en regardant en arrière, je dirais-même : « Croyez en vous un peu plus et continuer à faire ce que vous faites. »

M : Pour aller dans ce sens, je dirais même : «N’ayez pas peur. » Il se peut que des choses qui ne soient pas à la mode vous plaisent et vous attirent, et cela peu effrayer de se sentir seul. Mais cela sera peut-être aussi l’occasion de devenir pionnier dans un domaine. L’équilibre entre dépassement de soi et prudence a été une bonne combinaison pour nous.

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Comment imaginez-vous le futur de Klein Agency ?

J : Nous n’avons pas d’attente particulière quant à ce que nous devrions devenir et je trouve que c’est un luxe. 

 

 

Interview : Diane Lemba

Photos : Maurine Toussaint©

 

 

Retrouvez le travail et la collection de mobilier de Klein Agency sur leur site internet. Vous pouvez aussi découvrir leur univers via leur compte Instagram et Facebook.

 

Cette interview a aussi été publiée dans la rubrique Dis-Moi Quoi créée en collaboration avec Alphabeta Magazine. Retrouvez plus d’entretiens Dis-Moi Quoi ici.