COFFEEKLATCH

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Coffeeklatch

Photography, Copywriting and Art Direction

 

Magali ELALI et Bart KIGGEN forment le jeune couple talentueux et créatif à l’origine du blog belge Coffeeklatch. De cette aventure sur la blogosphère est né leur studio. Une entreprise qui travaille aujourd’hui pour des clients tels qu’IKEA, De Morgen ou le Mont Saint-Michel, pour n’en citer que quelques uns. Plus polyvalent qu’un couteau suisse, ils proposent des services aussi variés que de la photographie, du copy writing, de la conception d’identité graphique ou de la direction artistique. 

Ils font, aujourd’hui, la rénovation de ce qui deviendra un espace multidisciplinaire qu’ils ouvriront au publics. Une nouvelle aventure créative à suivre de près.

 
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Comment est né Coffeeklatch?
Magali ELALI. Nous avons commencé Coffeeklatch il y a six ans. Quand Bart et moi nous étions rencontrés, j'étais encore journaliste de mode. Nous avons fait une série d'interviews sur les diplômés de la Fashion Academy d'Anvers. J'avais demandé à Bart d’y contribuer en tant que photographe. Tout le monde (même les magazines de mode) avait aimé notre travail. Nous avons donc décidé de continuer à travailler ensemble en créant une formule d'interviews où nous emmenons le lecteur à l'intérieur des lieux de travail de personnes chez qui nous prenons une tasse de café. C'est de là que provient le concept de Coffeeklatch. Trois ans plus tard, nous lancions All Items Loaded. Mais, ce site n'est maintenant plus actif car nous avons trop de travail pour y fournir de nouveaux contenus et nous ne gagnons pas d'argent avec celui-ci.

(…) Accumuler les expériences et élargir son réseau. C’est beaucoup plus important que de blogger en espérant que les clients vous trouveront sur Internet.

A quel moment est-ce devenu une véritable entreprise?
M : Cela s'est fait de manière organique. Au début, ce n'était que pour le plaisir. C'est lorsque qu’IKEA a été notre premier client via notre blog que tout a commencé. Par la suite, il est devenu notre carte de visite et a attiré d'autres clients.Ce n’est que depuis deux ans que nous travaillons à temps plein pour Coffeeklatch. Nous ne faisons donc plus de collaboration, mais nous travaillons pour des clients. Ils nous donnent une mission pour laquelle nous paient. Nous appelons cela le (studio) coffeeklatch.

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La différence entre collaborer avec quelqu’un et travailler pour lui est importante, en effet. Comment avez-vous mis en place cette transition ?
M : Je donnerais comme conseil de s’éduquer soi-même, de faire autant de stages que possible, d’accumuler les expériences et d’élargir son réseau. C'est beaucoup plus important que de blogger en espérant que les clients vous trouveront sur Internet. Nous avons eu la chance d'avoir commencé Coffeeklatch lorsque les blogs étaient tendances, mais je pense qu'il y a aussi d'autres façons de communiquer sur ces compétences.

 

Quel genre de travail faites-vous pour le studio?
M : Nous faisons de la photographie, de la direction artistique, de la conception, de l'édition, de la rédaction.

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Toute notre communication se fait à travers le blog. (…) On y communique toujours sur ce que nous faisons et les projets sur lesquels nous travaillons. Et ce d’autant plus qu’à chaque fois nous avons trouvé de nouveaux clients via Instagram.

Faites-vous des interviews sur demande ?
M : Nous recevons beaucoup de demandes mais nous ne travaillons pas de cette façon. C'est toujours nous qui proposons. Nous nous disons : «Oh, nous avons interviewé beaucoup d'hommes. Nous devrions voir une femme maintenant.», ou «Allons à Amsterdam!», ou encore «J'ai rencontré cette femme à une fête. Elle est intéressante.»...

 

Avez-vous dû travailler beaucoup sur votre communication à vos débuts ?
M : Toute notre communication se fait à travers le blog. On travaille beaucoup aussi sur Facebook et Instagram. On y communique sur ce que nous faisons et les projets sur lesquels nous travaillons. Et ce d’autant plus qu’à chaque fois nous avons trouvé de nouveaux clients via Instagram. Ainsi, lorsque Bart fait un projet graphique par exemple, les gens réagissent en disant: «Oh, vous ne faites pas seulement de la photographie mais aussi du design graphique». Nous avons également eu de l'aide d'autres blogs - qui nous ont mentionnés – et grâce auxquels nous avons atteint un public international. Cela nous a permis d’entrer en contact avec des magazines tels que le ELLE Décoration UK, des magazines du Moyen-Ouest, etc. C’est donc aussi quelque chose qui s’est répandu organiquement et qui nous a aidé à grandir.

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Parlons de votre projet éditorial Greenterior. Quelle est l’histoire de ce livre ?
M : Nous avions une sorte de rubrique pour De Morgen où nous mettions en évidence de nouvelles plantes ou fleurs chaque semaine. Nous avons fait les photos et j'ai écrit les textes. Un éditeur l’a vu et a aimé. Il a proposé de nous rencontrer pour discuter d'un projet ensemble. Nous avions déjà à l'esprit une idée que nous voulions réaliser de manière indépendante. Donc lors de notre réunion avec lui, nous lui avons parlé du concept de «Greenterior». L'éditeur, LUSTER, était très enthousiaste et nous avons pu l’exécuter tel que nous le lui avions présenté. Le livre s’est fait en trois mois, il est maintenant distribué dans le monde entier, du Canada à Tokyo. Nous avions voyagé de New York à Amsterdam…

Nous voulions faire un livre qui ne soit pas seulement agréable à regarder mais que l’on puisse véritablement utiliser. 
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Comment saviez-vous trouvé des personnes à interviewer avec d’aussi magnifiques intérieurs ?
M : Nous sommes partis des intérieurs collectés via Coffeeklatch et d’images trouvées sur Pinterest. J’ai alors eu quelques intérieurs en tête. J’ai envoyé un e-mail pour rentrer en contact avec ceux qui avaient publiés leurs photos sur Pinterest et je leur ai expliqué le concept. Ils m’ont assez naturellement répondu : «Je connais quelqu'un qui connait quelqu'un ...» Nous avons également diffusé ça sur Instagram et les gens ont partagé les photos de leur maison à tel point que nous sommes arrivés à 18 personnes à interviewer très facilement. Les créatifs aiment être mis en contact entre eux.

 

Des personnes de l’étranger vous ont contactés grâce au livre ?
M : Oui, des boutiques, des concept stores et des gens qui aiment l'idée de parler de plantes de façon visuelle. Le livre ne traite pas uniquement de plantes dans de beaux intérieurs, il donne aussi plus d'informations sur elles. Si vous connaissez le nom de la plante que vous aimez, il s’y trouve une partie à but éducatif. A chaque interview est associée une liste des caractéristiques des plantes prises en photos. Ainsi, vous savez quel type de plante acheter et le groupe de plantes qui vont bien ensemble. Nous voulions faire un livre qui ne soit pas seulement agréable à regarder mais que l’on puisse véritablement utiliser.

Qu’est-ce que représente de travailler avec son partenaire de vie concrètement ?
M : C'est via le travail que nous nous sommes rencontrés. Je travaillais à l'Université d'Anvers et je cherchais un concepteur de livres, c'est ainsi que j'ai rencontré Bart. Il savait déjà ce que j'aimais et vice-versa. Et c'est par hasard, avant de commencer à sortir ensemble, que nous avons commencé à travailler ensemble. Il faisait de la photographie, j'écrivais et on s’est rendu compte que nous nous aimions et aimions travailler ensemble. Cela s’est fait très naturellement.
Nous avons acheté un entrepôt dans lequel je suis vraiment heureuse d’emménager : nous serons dans le même espace de travail. Bart y aura un studio photo, et moi, mon bureau. Nous serons plus connectés car pour l’instant, on travaille chacun dans différentes pièces. Mais cela ne nous empêche pas de faire en permanence des échanges d’idées ; j'ai besoin de ses conseils et lui des miens.

 

À t’entendre, cela semble facile.
M : …C'est pourtant très difficile de travailler en couple. Cela apporte un autre type de dynamique car les choses vont vites et sont très intenses. Nous travaillons le dimanche, le samedi, le vendredi soir... Nous parlons toujours du travail. Alors, nous avons parfois besoin de moments l’un sans l’autre; chose que les gens ne comprennent pas toujours.

 

Travaillez-vous parfois chacun sur des projets différents pour (studio) Coffeeklatch?
M : Généralement, on fait appel à nos services en tant que duo parce que c'est plus facile. Ceux qui aiment notre style apprécient d’avoir le full package. Mais cela dépend de ce que le client veut. Par exemple, lorsque Bart a fait le clip vidéo de Bent VAN LOOY, je n’ai pas travaillé sur ce projet. Et lorsqu’il y a des commandes où l’on me demande d'écrire, les clients ont souvent déjà un photographe ou ils le sont eux-mêmes. Il est donc arrivé que nous ne travaillions pas ensemble. En revanche, nous nous parlons toujours du travail que nous faisons.

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Parlez-nous de ce futur nouvel espace.
M : C'est un grand projet qui demande de grandes rénovations. En bas, il y aura l’espace du studio qui sera utilisé pour des expositions, des événements, des conférences… Au premier étage, il y aura un loft de 175m², notre studio de photographie et nos bureaux. Puis au dernier étage, un autre loft dans lequel nous vivrons sera aménagé avec une toiture-terrasse. Nous aimerions également inviter des gens. Ce serait peut-être l’opportunité pour des gens de la partie francophone du pays de faire quelque chose dans notre espace et de nous proposent éventuellement ensuite de faire un projet avec eux. Nous sommes toujours ouverts à de nouvelles rencontres.

 

Quel est votre dernier coup de cœur artistique ?
M : J'aime vraiment le travail de Nel AERTS en ce moment. Je souhaitais vraiment acheter l’une de ses œuvres. J’ai été en contact avec sa galerie à Londres mais c'est vraiment trop cher. (Rire) Je suis historienne de l'art de formation, c'est la raison pour laquelle je suis toujours à la recherche de nouvelles formes artistiques et que j’aime aller voir des expositions. Nous achetons beaucoup d'œuvres d’art. J'aime les gens qui font de beaux objets bien réalisés car on peut véritablement les apprécier et voir comment ils sont finis. Nous avons du Muller Van Severen, nous avons un lit de Marina BAUTIER, ... [Deux designers mobilier belges connus et primés, NDLR]. J’aime vraiment ça parce qu’on peut toucher, voir comment c’est fait et alors apprécier davantage leur travail. S’il y a bien un conseil que je peux donner c’est que si vous aimez quelque chose, que vous souhaitez soutenir quelqu'un achetez-lui son travail. Je trouve qu'il est trop facile de dire qu’on n'a pas assez d’argent. Si on ne dépensait pas notre argent à boire des cafés ou à partir en vacances, on pourrait plus aisément s’offrir une belle pièce qu’on garderait pour le restant de notre vie. C’est une question de priorités.

 

Interview : Diane LEMBA
Photos : Olivia G. COMORERA ©

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Retrouvez le travail de Coffeeklatch et de leur studio sur leur site internet. Mais aussi sur leurs comptes Instagram (ici et ici) , Facebook et Twitter.

 

Cette interview a aussi été publiée dans la rubrique Dis-Moi Quoi créée en collaboration avec Alphabeta Magazine. Retrouvez plus d’entretiens Dis-Moi Quoi ici.